L’ASBL « Les  Mordus de l’1/32e et l’1/50e" |

Foire d'hiver d'Hérinnes

La seule usine belge de tracteurs miniatures

mardi 31 Jan 2012

Le boum du modélisme agricole profite à la petite société Cethena de Mourcourt.

Dans cette coterie-là, toutes les professions sont représentées, du médecin au maçon… »Il y a même un ancien Premier Ministre », précise Gwen Deboets, « en la personne de Jean-Luc Dehaene ». Qu’est-ce qui rapproche ces gens d’horizons si divers? ils sont tous des mordus de matériel agricole miniature. Et ils connaissent forcément Cethena, la société que dirige Gwen Deboets et que est le leader belge dans cette spécialité très ciblée.

 

Des collectionneurs font des centaines de kilomètres, pour trouver le tracteur ou la moissonneuse-batteuse de leur rêve, dans le magasin de Cethena. Et quand on vient de Paris ou de Lyon, on a intérêt à être équipé d’un bon GPS, pour dégoter le chemin de Celles à Mourcourt. C’est là, en pleine campagne, que se trouvent la boutique et l’atelier de Gwen Deboets. Mais une fois qu’on est sur la bonne route, Cethena est facile à repérer: dans l’entrée, trône un vieux tracteur John Deere, grandeur nature celui-là. Un modèle de l’immédiate après-guerre, quand la marque américaine jaune et verte a déboulé en Europe, avec le plan Marshall.

 

 

Reconversion agricole

John Deere a joué un rôle important dans la destinée de Gwen Deboets, 29 ans. Car c’est à la marque US exclusivement, qu’est dédiée la collection rassemblée depuis plusieurs décennies par sa famille et forte aujourd’hui de 700 pièces.  Depuis l’enfance, Gwen a baigné dans le modélisme agricole, et il en a fait en définitive son gagne pain… « Je suis originaire de Ramillies, près d’Hannut où mes parents tenaient une ferme », raconte-t-il. « A la fin des années 80, ils ont dû la remettre. A ce moment-là, ils ont décidé de faire le tri dans la collection et de la consacrer uniquement à John Deere. Que faire du surplus? A tout hasard, ils sont allés l’exposer dans une foire, et tout était vendu à la fin de la journée! ».

 

De quoi donner des idées de reconversion à cette famille frappée par la crise agricole. Sous le nom de Cethena, un premier magasin s’ouvre à Ramillies en 1996. Les affaires auxquelles Gwen prend désormais part active, marchent si bien qu’en 2006, la petite société décide d’ouvrir un second commerce à Mourcourt, près de Tournai… « Parce que nous recevions beaucoup de demandes du Hainaut et du Nord de la France… » justifie le jeune patron. Aujourd’hui, de part et d’autre de la Wallonie, ils sont quatre à vivre du modélisme agricole. Si Cethena n’est pas la seule sur le marché belge, elle est devenue la plus importante entreprise du secteur.

 

 

Le tracteur du Pépé

A Mourcourt, Gwen travaille avec Jonathan Leterme, 23 ans. Belloeillois, né dans une ferme, mécanicien de formation, le jeune homme a à son tour fait de sa passion pour le modélisme, un métier. Il est le responsable de l’atelier de Cethena. car la société ne se contente pas de mettre en vente 15 000 modèles proposés par les principales marques de la miniature agricole et produits en Chine à 95%. Elle fabrique aussi ses propres engins, en exemplaire unique ou en série, selon la demande.

Bref, depuis sa création, Cethena surfe avec bonheur sur la vague qui porte le modélisme rural toujours plus haut. Qui sont ces mordus qui courent les foires spécialisées, qui fréquentent les forums sur internet et qui ont le regard émerveillé devant un petit tracteur? « J’ai des clients de 8 à 84 ans », répond Gwen Deboets. « Mais la collection est surtout une affaire d’adultes. La nostalgie est souvent le déclencheur de la passion. On cherche le tracteur comme celui du grand-père ou de la ferme qu’on a connue pendant son enfance… ». Les marques l’ont bien compris, celles qui multiplient dans leurs catalogues, les mécaniques des années 50, 60 et 70. La nostalgie, c’est aussi un bon filon commercial.

 

 

Foire d’Hiver le 12 février: A Herinnes, comparez réel et miniature

Très contagieux depuis une décennie, le virus du modélisme agricole fait aussi des « dégâts » en Wallonie Picarde. A force de se côtoyer dans les exposition ou de se rencontrer sur internet, une quinzaine de mordus de la région ont fini par se réunir dans un club. Ce dernier, ils l’ont justement baptisé « Les Mordus de l’1/32e ».

Ci contre, nous présentons quelques-uns de ces passionnés qui cultivent aussi la convivialité et « refusent rarement une bière tendue ». Depuis un an, ils rêvent de créer un événement consacré au modélisme agricole. La date en est désormais fixée: leur première « foire d’hiver » se déroulera le dimanche 12 février dans les établissements Vandenberghe, à Herinnes.

Particularité du rendez-vous: les miniatures côtoieront le matériel réel, puisqu’une quinzaine de concessionnaires régionaux ont répondu à l’invitation. Bref, les visiteurs pourront comparer entre l’échelle 1/1, présente à l’extérieur, et l’échelle 1/32 qui sera exposée à l’intérieur.

Si la foire vise notamment le milieu agricole, il se veut surtout un évènement « grand public » destiné aux familles. Pour les enfants, on a prévu un château gonflable et un parcours en tracteur à pédale…

 

 

Ils sont tous des « Mordus » Comment Avez-vous contracté la maladie?

  • Stéphane Decaigny, Banquier »Recréer la ferme de mon enfance » « Je suis fils d’agriculteur et enfant, j’ai joué avec des modèles réduits. Adolescent, je suis passé à autre chose. Mais à 24 ans, à la fin de mes études, je me suis fait avoir comme un gamin, après une guindaille à la Foire de Libramont. mon rêve, c’est de recréer la ferme de mon enfance avec tout son matériel. Mais je n’y arriverai qu’après la pension. »
  • Emilie Marlier, Etudiante »Je monte moi-même les modèles réduits » »J’ai grandi au milieu des machines, puisque mes parents sont fermiers à Wasmes-A-B. Mon copain a commencé avec des modèles au 1/32e, et j’ai suivi son exemple mais à l’échelle 1/87. J’ai une cinquantaine de modèles aujourd’hui. Mais la plupart, je les monte moi-même, aces des pièces que j’achète. »
  • Arnaud Drouillon, Mécanicien « Je fabrique surtout des décors… » »J’ai commencé avec mon plus jeune frère. A deux, on a aussi refilé le virus à notre père qui collectionne les traceurs anciens. Moi, ce sont surtout les décors qui m’intéressent. Je les fabrique pour mettre en scène les modèles. J’ai ainsi reconstitué la foire agricole de Pottes, celle d’Audenarde, la place d’Obigies, etc. »
  • Florian Bausier, Chauffeur »Il y avait un magasin près de l’école » »Je suis un petit-fils de fermier et enfant, j’ai collectionné le matériel que je voyais dans l’exploitation. A l’adolescence, j’ai un peu oublié le modélisme. Mais mon intérêt est revenu pendant mes études d’agriculture. Près de l’école, un magasin vendait des nouveaux modèles miniatures, et j’ai repris ma collection. »

 

Article paru dans le Nord Eclair du Lundi 30 janvier

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